Lise Blanc
Comment l’Inde m’a appellée
Dernière mise à jour : 14 août 2020
Un soir, l'image de l'Inde m'a frappée d'un coup.
"Ça" ne venait pas du mental, ça sortait de mes entrailles. C'était intense, juste, fluide, évident. Ça a jailli de mon âme et de mon cœur. Des images de ce pays, qui pourrait être un continent de par sa grandeur, ne m’ont pas quittées de la nuit. C’était une sensation douce et réconfortante. C’était un appel sans choix. Un goût d’aller sans retour.
"Ça va passer, c'est sûr..." Me suis je-dis. "J'ai mes billets pour l’Amérique du Sud, qu'est-ce que l'Inde vient foutre ici ?"
Le plan, c’était d’atterrir à Lima dix jours plus tard et de parcourir une partie du continent sud Américain durant 6 mois. Je rêvais de dormir sous le ciel étoilé des Andes, à 5'000 mètres d'altitude, de traverser une partie du désert d’Atacama à pied et de descendre la route de la mort à vélo. Je rêvais d'apprendre l’espagnol, cette langue aux mille couleurs ; d'explorer la forêt amazonienne, de danser la salsa à Cali, et d'aller à la rencontre des Chamane péruviens.
Sauf que..."ça" n'a pas passé. L'image de ce continent, dont je ne connaissais rien, continuait de venir frapper a ma porte.
J’avais besoin d’être rassuré. J'ai donc appelé mon amie Sandra, que j'avais rencontrée au Sri Lanka 2 ans plus tôt et qui avait passé quelques mois en Inde.
Une fois, elle m'avait dit : "l’Inde c’est un pays qui doit t’appeler. Tu ne peux pas y forcer la porte d'entrée. Pour moi, c'est mon maître d’apprentissage…"
"Salut, Sandra, c'est Lise. Écoute, y'a un truc bizarre que se passe là. Depuis hier soir, je sens l'Inde au fond de mes tripes… Est-ce que je dois vraiment m’écouter et tout annuler mes plans pour partir là-bas? Avec tout ce que les gens racontent, en plus… ? Même si je sais au plus profond de moi que c’est là-bas que je DOIS aller…mais quand même… !"
"Lise, arrête de réfléchir avec ta tête! Fais comme d’habitude, suis ton cœur. Si Mama India t’appelle, vas-y. Prend un billet d’avion, un Visa et fonce! Aie confiance !" Me dit-elle.
J’avais confiance. Une confiance infinie. Et Sandra m’avait rassurée, au moins quelqu'un me comprenait. Mes proches eux, ont moins compris. Tant pis.
Mais il n'y avait rien à comprendre dans le fond, je n’avais aucune explication au pourquoi du comment. C’était comme ça, point.
Et n’est-ce pas cela, l’intuition ? Ce courant fluide qui nous traverse tout à coup, cette évidence qui vient frapper à la porte de notre être et qui nous fait vibrer entièrement ?
J’ai ouvert les bras à cette grâce subtile en écoutant toutes les cellules de mon corps et en disant un grand OUI à cette justesse que la vie m’offrait. Le 6 juillet 2016, je suis partie de Milan avec un visa de six mois et un aller simple en poche. J’avais 21 ans.