Lise Blanc
Inde - carnet de voyage 6 - Silences et bavardages
Dernière mise à jour : 14 août 2020

Du 16 au 26 août 2016
Je n'ai pas touché la paix intérieure, ni même frôlé une sorte de sérénité. J’ai encore moins trouvé l’éveil, ou la clarté. Honnêtement, je ressors de cette expérience un peu...désaxée. Moi qui cherchais tant la verticalité. Je me sens perturbée. J’ai tenu les dix jours, pourtant. Certains ont quittés la retraite bien avant.
Le pire ? Physiquement. J’ai cru que j’allais me retrouver avec des escarres au cul, à force de rester assise. Et en tailleur, en plus ! Et puis, j’ai eu faim tout le temps. Il ne faut pas trop manger, sinon on s’endort trop facilement, pendant les méditations. Le réveil à 4 h du matin m’a piquée tous les jours.... Et puis, j’étais assise à côté d’une jeune fille qui s’est tapée des crises de schizophrénies les trois derniers jours. Ça m’a pas mal perturbée. Et depuis trois jours, j’angoisse, je pense à maman. Il faut que je l’appelle, allez savoir pourquoi. Je pense grave à elle, j’ai même rêvé d’elle... Bref, je sais pas trop ce que ça signifie tout ça mais j’me sens pas très bien, en fait.
Le dernier jour, ayant droit d’échanger avec les autres participants, j’ai fait la connaissance de Bree, un rayon de soleil qui vit à Cochi depuis quelque temps déjà. Elle me propose d’y aller avec elle, elle pourra m’héberger. Des amis à elle ont une sorte d’hôtel avec quelques chambres. Je la suis.
La première chose que je fais en arrivant dans les lieux, c’est d’appeler maman. Pas de réponse. J’essaie papa, puis Paul, mon frère. Là non plus, pas de réponse. Bordel de merde ! J’aurais vraiment eu besoin de les entendre, pour une fois. J’appelle Jonas et lui explique que Vipassana, c’était chouette mais que là, j’me sens pas au top forme. "Écoute, je suis à Verkala, pas très loin de Cochi. Prend un train et viens me retrouver si tu veux. Ici l’ambiance est vraiment posée, il y a des gens cool. Je décolle à la fin du mois donc tu es la bienvenue."
"Okay, je vais prendre un train et j’arrive d’ici un ou deux jours." Lui répondis-je.
Je passe la journée du 27 avec Bree et ses amis. J’essaie à nouveau d’appeler la famille. Personne ne répond. Ça me stresse et ça me gave.